Dans un monde honteux
Impitoyable dans son absurdité
Où simplement vivre
Dérange les plans et les chiffres du profit
Dans une Europe vampirisée
Je dis à une France
Au bord d’un gouffre amer
Si cher à notre cher Charles Baudelaire
Bienvenue dans le Tiers-Monde
Tu y connaitras
Les joies du chronique surendettement
Où figé dans le désarroi
Tu seras fauché dès le quinze de chaque mois
En proie aux merdes angoissantes inévitables
Qui seront ravies de te faire craquer
Français
Si ton pays croule sous l’endettement
Un état providentiel s’effondrera
Te laissant seul et désemparé
Dans la réalité brute de l’effroi
Et alors pour ne pas crever
Surtout ne bouffe pas
Comme à Haïti
Des galettes de boue
Pour joindre les deux bouts
Même si dans nos contrées
La fange possède des oligoéléments
Qui pourraient peut-être ressusciter la croissance
Ce dieu évanoui encore imploré par une élite retardée
Qui n’a plus de projet
Et dans cette mondialisation de la misère
Le cartel de Medellin
Viendra en délégation
Offrir à ta cause perdue
Qu’il saura privilégier
Un zeste de cocaïne
Qui sera convoité par un voisin
Jaloux et trop accro
Qui pourrait t’abattre froidement
Prenant plaisir à te bouffer jusqu’à l’os
Après avoir infesté ton environnement
Comme un vautour décomplexé
Français
Bienvenue dans le Tiers-Monde
Je te vois fouiner
Dans une décharge immonde
Où pour un ordinateur presque neuf abandonné
Par un riche qui aime trop
Gaspiller et s’ennuyer
Tu te battras avec un sale immigré
Et tout en lui crachant à la gueule
Tu lui asséneras
Dans un propos qui n’a rien d’humain
Les Français d’abord
Français
Si par hasard
Tu veux éviter ce carnage social
Fais comme à Roubaix
Où moi poète
Socialement sous soins palliatifs
Dans le poste avancé
D’une précarité inventive
Je sens grandir
Cette flamme qui perdure
Venant d’un riche passé ouvrier
J’observe s’affermir
L’intelligence d’une solidarité
Futuriste et légendaire
Dans une pléthore d’ethnies et de souhaits
Qui dit tout bas
Aux voyageurs intrépides
Qui osent aborder son enfer dur
Mais élégant et fier
Bienvenue dans la cité
Où luit le fait concret
De pouvoir se libérer
Où s’illumine enfin
Le rêve fou
De vouloir s’élever
Mercredi 6 janvier 10