EVASION
Caché au fond de ses yeux délavés
Son navire poussé par les alizés
A disparu dans le brouillard du port
Peu à peu, à chaque virement de bord.
Sous les embruns, ses mains caressant l’eau,
Heureux, il vogue sur son joli bateau
Chaque mille l’éloigne de son triste sort,
Bercé par la brise, le soir il s’endort.
Cheveux emmêlés par le souffle du vent,
Il abandonne sa pauvre vie hors du temps
Et oublieux de son passé si lourd
Aux chants des sirènes, il ne reste pas sourd.
De ses yeux usés, il scrute l’horizon
Iles paradisiaques, loin de sa prison,
Il rêve chaque soir à d’éternels amours,
Bien loin des sinistres barreaux, pour toujours.