JUNGLE
Chassés de leur jungle
Par le profit jugé trop rentable
Un couple d’orangs-outans
Ainsi que son petit
Ont trouvé refuge
Dans une éclaircie de ma poésie
Toujours soucieuse
De relever
La larme de toute tragédie
Les faisant surgir de mon esprit
Je les accueillis
Dans la chaleur d’un sentiment
Malgré ma froide jungle bétonnée
Où ils durent trouver des repères
Sécurisés par ma douceur
Le bébé au sein de sa mère
Avait des yeux qui se mirent vite
A me sourire
Le mâle bien que trépignant sur place
En guerrier robuste et averti
Guettait l’ennemi
La femelle trop éprouvée
Et trop déracinée
S’oubliait en se lamentant
Dans un chant de primate
Qu’elle improvisait
Notamment quand son conjoint ou son enfant
S’adressaient au ventre de son monde bafoué
Tels des immigrés clandestins
Ils restèrent
Le temps de ce délire
Qui voyagera , je l’espère
Jusqu’en Indonésie
Où des poètes clandestinement
Reverdiront la jungle de leur liberté
Et dans la tiédeur d’une rêverie
J’aimerais tant courtiser Bornéo
Guidé par ce couple d’orangs-outans
Et leur petit
Qui dans leur langage
Pas si éloigné
M’initieraient à leurs vies
Qui doivent rester libres, sauvages
Et marquées par l’harmonie
Vendredi 21 août 09