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Je suis grisonnant un amant délaissé qui se grise
De la bave de douleur d’une mer agitée de Frise
Et je vais las de moi
Errant sur l’étendue humble
D’un polder bas de Zélande
Où en promeneur seul et perdu
Je m’identifie les pensées fossilisées
A un homme de Neandertal de Nederland
Qui disparaît dans un feu qu’il ne maîtrise pas
Et qu’il ne sait pas allumer
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Je suis l’individu à l’autisme inquiétant
Pour les tabous virils de la ville fermée de Breda
Qui enchaînant par la rancœur
S’exténue dans un dur corps à corps
Avec la brume froide du port de Rotterdam
Où je meurs profond
Au fond d’un container ou d’une cale
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Et je me vide livide à Amsterdam
Jusqu’à dérober un autoportrait de Vincent Van Gogh
Dans le musée soudainement triste
Sans aucun signe de vie
Où je sens le danger
Avant d’aller casser une vitrine en vieux gauchiste
Dans une rue morte comme le passé
Où les femmes ne sont même pas des objets
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C’était une page ivre à la souffrance vive
Rapide et morne en raccourci
Dans une vue brute des Pays-Bas
Pays propice à cette mélancolie ouverte
Auquel j’offre à la fin un sourire
Foisonnant comme un champ de tulipes
Dans un voisinage de tendres et charmants souhaits
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Samedi 19 mai 2012