Un jour
Il y a peu
On sonna chez moi
Quand j’ouvris la porte
Je vis un être étrange
Qui ressemblait à un ange
Je m’appelle Gabriel
Je suis envoyé par Dieu
Me dit-il doucement
Dans une voix d’enfant,
Ses grandes ailes déployées
L’espace a besoin de votre poésie
Et de source bien informée
Vous êtes aussi doué pour la diplomatie
Devinant l’empressement chez lui
Je me vêtis et le suivis
Nous nous installâmes
Dans un petit nuage blanc
Et nous survolâmes les airs et les éthers
Le voyage dura un instant, une éternité
Débouchant enfin dans une clairière
L’ange me laissa
Surgit un grand singe
Bonjour poète
Excusez my english accent
Je reculai abasourdi.
Le singe délicatement s’approcha
Et amicalement
Me caressa le bras
Bienvenue au paradis
Je suis Darwin
Le savant tant aimé et tant décrié
Pour ma science, blasphème à la religion
Dieu m’a puni
Et transformé en bonobo
Quel malheur ! fis-je
Arrêtez , je connais le bonheur total
Je n’arrête pas de copuler
Mais vous semblez me connaître ?
Je lis vos écrits clandestinement
Mais sachez que je suis devenu
Un singe en danger
Vu mes exploits sexuels
Je fais fantasmer les femmes
Et en premier lieu, la Vierge Marie
Dieu sentant son autorité affaiblie
Veut me punir, aidez-moi !
Et il disparut regagnant la forêt
Et je vis dans le ciel tournoyer un ptérodactyle
A l’envergure qui me fascina
Et enfin, il se posa près de moi
Montez dit-il avec son long bec
Je m’assis comme je pus
Et nous descendîmes
Dans une odyssée
Qui dura
Un instant, une éternité
Pénétrant dans les entrailles de la Terre
Il me déposa dans une grotte
Près de l’eau verte du Léthé
Et là , le diable apparut
C’était une femme belle et irréelle
Qui n’avait pas d’âge
Bonjour , poète
Bienvenue dans les enfers
Me dit-elle
Dans un souffle chaleureux
M’offrant un nectar étrange
Au goût d’eau de vie brûlante
Qui enflamma mon esprit
Quelles sont les nouvelles ? demanda-elle
Dieu a des problèmes au paradis
Pourrais-tu accueillir Darwin
Le célèbre naturaliste ?
Je sais que tu viens de là -haut
Et si tu dois y retourner
Dis leur qu’en échange de Darwin
Je suis prête à leur expédier Staline
Pourquoi ?
Il se prend trop pour Dieu le Père dans sa théorie
Il emmerde tout le monde
Et Trotsky dans son esprit de vengeance
Ne pense qu’à le buter
Je veux vivre en paix
Ma vie est déjà assez un enfer comme ça
Mais sois le bienvenu
Et reste le temps que tu veux
Après avoir visité les lieux
Et pris une bonne cuite
Avec Baudelaire et Rimbaud
C’est ivre que je regagnais la surface de la terre
Et depuis, j’attends
Ami lecteur,
Ami qui cherche et qui s’informe
Si tu veux un suivi de toute cette mystérieuse diplomatie
Voyage toi aussi en enfer et au paradis
vendredi 18 avril 2008