LE MAITRE DE L’UNIVERS
Voulant à tout prix être admiré et adulé
N’ayant pas l’envergure
D’un grand poète
Ou la classe d’un séducteur
De ces dames
Pour être le premier
Je suis entré en politique
Avec la seule obsession d’être aspiré
Par la spirale du pouvoir
M’abreuvant avec brio
De toutes les théories
Politiques, philosophiques et religieuses
Existant dans l’univers
Je me mis au service
Des différentes oligarchies
Reconnu
Je fus immortalisé
Et avec les années
M’imposant par les stratagèmes
Et le vice pour réussir
Je conquis enfin le rêve ultime
Je devins le maître incontesté de l’univers
Depuis
Plus je suis entouré
Moins j’ai d’amis
Depuis
Plus les femmes sont à mes pieds
Moins je jouis
Alors seul avec des complexes
Qui me hantent jusqu’à me posséder
Je me venge avec cette maladie
De vouloir que tout soit à moi
Et d’agrandir l’espace colonisé
J’arrivais jusqu’à une planète bleue
Habitée par des êtres primitifs
Aux religions et aux croyances
Complexes et douteuses
Où les femmes étaient considérées
Comme des créatures belles mais honteuses
Avec l’art de la diplomatie
Et de la technologie
Je devins Dieu
Allah, Bouddha
Le bon ou le mauvais démon
Et même le protecteur des artistes
Des athées et des libres penseurs
Assis de fait sur le dogme viril
Du pouvoir tentaculaire et absolu
Méfiant
On surveillait pour moi
Les insoumis et les fous
De toutes sortes
Qui sortaient trop des règles établies
Mais le temps a passé
Et perdant ma lucidité
Je ne vis pas ou on ne vit pas
Trop de subversions incontrôlables
Trop de peuples révoltés
Dans leur soif de progrès
Trop de planètes rebelles
C’est pourquoi j’ai dû m’anéantir un soir
Le grand soir de la révolution totale
Et depuis ma dépouille dérive
Comme un miasme morbide
D’astre mort en astre mort
Moi qui fus pourtant
L’empereur de ce qui fut en définitive
Une monstrueuse et fatale erreur
Mercredi 19 août 09