Les coquelicots criants éclaboussent de sang
Le blé doré fauché qui meurt en se couchant
À chaque pas la lame de cet homme courbé
Dans un bruit de métal laisse les brins couchés
Sans relever la tête l’homme avance sans fin
Dans le champ où les bêtes reprennent leurs chemins
Il avance sans trêve au bruit mat de sa faux
À chaque coup réglé comme l’horloge du hameau
Au pas de métronome la lame mord et coupe
Les épis lourds de grains qui tombent en ondoyant
Le faucheur fatigué affûte enfin sa coupe
Avec la pierre grise qu’il frotte en chantonnant
Et bientôt dans le champ les gerbes s’accumulent
En bottes bien serrées pour extraire les grains
Sur l’aire de battage les fléaux gesticulent
Pour séparer l’ivraie les boisseaux seront pleins