RECIT SINGULIER
Â
Â
Comme j’aime sortir des idées reçues et des conventions établies , je vais vous narrer ce récit singulier inspiré par une écoeurante réalité.
 Un PDG moderne et dynamique montrant en exemple une épouse modèle qu’il voit avant tout comme la mère de ses deux enfants qui sont grands maintenant , dans une cinquantaine un peu dégarnie s’entoure d’assistantes , jeunes canons féminins dont certaines vont jusqu’à l’accompagner intimement dans ces séminaires où elles s’affichent à la vue de vieux envieux ,frustrés et égarés , dont quelques-uns dans des principes éculés .
Â
Ainsi, depuis peu, il a embauché deux secrétaires ravissantes qu’il s’est mis en tête de conquérir notamment grâce à l’arme fatale de petits cadeaux qu’il considère comme être la preuve de son pouvoir généreux.
Â
La première se dénomme Chrystelle ; elle est blonde et bien qu’approchant la trentaine , elle se complait dans la bohême se refusant pour le moment à avoir un partenaire stable. Sa passion est d’aller en été sur les plages de la Costa Brava où elle exhibe sa plastique et ses petits seins ronds et fermes qui attirent les regards d’hommes de toutes races, de toutes nationalités. Rassurée par son physique, elle a peur de vieillir, rêve d’être une star pour avoir de l’argent , cet argent qui rend libre et aimerait tant découvrir la Californie.
Â
Notre séducteur averti , sûr de son charme , après des résistances qu’il adore , avec ses largesses aboutit non sans difficultés à ses fins . Apparemment, il semble ravi, elle aussi ayant peut-être en tête un cliché des plages de Malibu vu à la télé.
Â
La seconde Naïma a des parents algériens. Plus réservée et brune comme la première est blonde , elle respecte la tradition musulmane avec son Dieu d’amour et de tolérance. Fiancée à un jeune homme , dans un romantisme jugé par certaines femmes comme dépassé, elle lui a juré fidélité attendant le jour sacré du mariage pour perdre sa si précieuse virginité. Elle a un voile léger qu’elle ôte quand elle va travailler soucieuse de respecter la laïcité.
Â
Notre Casanova insatiable est si gentil avec elle que naïvement tout en lui souriant, elle lui confie quelques bribes du mystère de sa jeune vie. Et les petits cadeaux commencent et se multiplient.
Â
Un jour , se sentant fort et irrésistible , il brûle les étapes et essaie vainement de l’embrasser sur les lèvres et dans le cou. Visiblement agacé par ce refus sec et cinglant , il attaque de plus belle . Elle a ce réflexe de le gifler.
Â
Quant à moi, témoin évident de cette scène que j’ajoute à ce récit, j’observe ce PDG , séducteur éconduit et gêné qui préfère jouer l’indifférent qui sourit, l’air faussement décontracté. Elle , après ce geste, a l’autorisation immédiate de prendre son après-midi.
Â
Chère lectrice, cher lecteur, rien n’est tout noir, rien n’est tout blanc. Qui choisir ?
La blonde Chrystelle aux mœurs si libres mais qui a craqué ou Naïma , la jeune musulmane , peut-être coincée mais qui a osé résister .
Â
Moi, toujours solitaire, dans mon vagabondage mais si solidaire dans ma destinée que je verrais comme un grand partage, dans une réflexion simple et subite, je dis simplement :
Â
Merci Naïma
D’avoir sauvé ton honneur
Donc ta vie
Â
Merci Naïma
D’avoir sauvé toutes les femmes
Â
Merci Naïma
Pour le respect que je te dois
Â
Pour l’admiration des hommes pour toi
Que tu relèves
Quand
Â
En poète enhardi ,
J’ose écrire
Â
Mort à la connerie
Avec ou sans petits cadeaux
Â
Â
mercredi 28 janvier 2009
Â
Â
Â
Â
Â
Â