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Le vieux et la bête.- 

 

Dos courbé, la démarche difficile, opiniâtre.

Tu déambules laissant le vent chagriné

T’envelopper dans une misère acariâtre.

Souffle étouffé, pénible regard saccagé. 

La bête te suit docilement, cette Bouscotte.

Silence partagé, feuilles bousculées.

Ce canin docile, gentille mascotte

Flairant ton amitié, des mains louangées. 

Matin glorieux à la saveur sédative.

S’arrêter, flatter cette chaleur animale.

Le suprême d’amour, joie inoffensive.

La cajoler tendrement, douceur vitale. 

Puis continuer tes pas solitaires, chancelants

Dans un accord précis, paroles interdites.

Ressentir l’émotion, des pleurs suintants.

Tenter le rêve, chasser ces images maudites. 

Attendre la vie, un espoir si admiratif.

Lever le bras, un jappement sonore.

Le cri désespéré, cœur sensitif.

Tituber péniblement encore et encore. 

Tu t’accroches à l’animal, soupape salvatrice.

Hurle mon ami! Un besoin grandissant, enlevant.

Danse aveuglément, chasse ta rage séductrice.

Emmitoufle ton cœur, redevient ce tendre enfant. 

L’obscurité t’envahit sans savoir pourquoi.

Retourner à la réalité maladive, la dérive.

Souffler paisiblement, ouvrir la porte, ce désarroi.

Sourire béatement, s’asseoir, tête évasive. 

Épilogue 

Sur une route abandonnée, glaciale,

Le vieux et la bête à jamais endormis

Dans un ravin, la joie matinale!

Enfin seuls, deux corps insoumis. 

 

André, épervier

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