Le monde insignifiant du Paraître charmeur
Allume ses désirs en lumières factices;
Il brille en étincelles, au grand feu des clameurs
De la masse plombée au ciel des artifices.
Les étoiles poudrées de l'infime grandeur
Grincent des blanches dents polis pour être honnêtes
Et ce monde aplani à l'horizon trompeur
Brasse du vent sur le devant de la scenette.
Pour que paraîsse "Moi", Bel, indéfiniment,
Il lui faut un miroir digne de l'attention;
Et la masse reflette, si desespéremment
Son vide abêtissant rempli d'exclamation.
L'attitude béate et captivée des foules
Appelle sa pitence de bons mots complaisants
Et aclame la perle exondée par la houle
Etonnée et ravie de cet effet plaisant.
Et l'on joue et rejoue des mots creux et pesants
Glanés sur le tapis à ras les paquerettes
Et ces mots pérorant iront chemin faisant
Grossir le bêtisier des futiles sornettes.
Le Paraître se perd dans son insignifiance
Alors que gagnerait, l'être à mieux se connaître;
Mais en ces temps les leurres recherchent leur ambiance
Appelant de leurs voeux l'Illusion du Paraître!
ANONA