Disait une voix grave " Tous les chemins mènent à Rome"
Certes , la cité au loin offre ses cuisses tièdes
Comme mille cieux aux Atlas épuisés , mais un cœur d'homme
Règne en cette ville , que des bras blanc et tendres d'italiennes
S'affairent à porter, comme la chatte porte le fragile chaton
Ces chemins rejoignent un peuple passionné , un vent d'une allégresse
De printemps , pareil à un Colisée en flamme , qui emporte avec déraison
Des hommes et des femmes , des morts et des plaintes , des cabots et des Déesses
Tous n'ont de corps que l'enfant de Rodin , robuste perfection ,
silencieuse pierre. Et ces chemins sont pareils à la main de l'artiste
Qui dans sa bonté caresse le néant et fait naître l'adoration
D'un millier de bras et de têtes nues , qui aiment en égoïstes
Dans un mouvement délirant , semblable à celui des coqs sans têtes
Ces passions s'avancent en grondant , vers le cœur en sang de Rome
Comme l'enfant vers le sein de sa mère , qui n'a connut aucuns pères
Rome est leur père et détient le Graal qui fait délirer les hommes