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Catégorie parente: Cercle des poètes inconnus
Catégorie : La mort
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Une femme amoureuse a confié à la place vide
de la couche conjugale ses craintes souterraines.

"A l'aube de notre amour nous vivions à l'air libre
et nus, le temps coulait dans nos mains comme les eaux de pluie
que nous gardions serrées, des gouttes d'ambroisie
perlaient entre nos doigts fébriles affairés
aux caresses divines, deux oisifs satisfaits.

Tout s'éternise,
des points d'orgue sur nos baisers lyriques.

Nous avions dans un pré une chapelle,
entends du fond de la nuit grincer la lourde porte
d'où perçaient mélodies et chants orphiques, Rentre,
l'hymen consacré à Bacchus et la danse.

Le choeur jouit, c'est bien la voix des anges,
mais vois, le jour se lève, il est temps de rentrer
viens boire au bénitier, prête chère âme
tes lèvres aux miennes entrouvertes.

Bouche au calice,
vin de la vie dans le sang pour la nuit.

Qu'en est-il de ces jours où nous avons tant ri ?
Je ne vois plus voler au bal de minuit
mes jupons de jeune fille, je ne vis plus la nuit,
mais toi, si.

Ce soir il y a une femme dans tes yeux,
cache-les."

Tout meurt
des paroles telles des lucioles
qui luisent de beauté puis se heurtent
au silence de la nuit.

Et la femme amoureuse caressa le drap froid
où jadis haletait son époux, désirée,
ils avaient leurs deux sueurs sur la peau ruisseler.
L'amoureuse murmura au creux de nulle oreille :

"Tu dors ?
Je voulais tant parler ce soir.

Tu dors ?" - Non, il est mort.

Voi che sapete che cosa è l'amor,
dites-lui qu'il l'aime encore.
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