S'enfuient dans le vent feuiilles mortes, feuilles mortes,
Tout droit vers le néant, brûlant du feu de l'Automne !
Equi nox diesque, ainsi filera le Temps ! Emportant aux portes
Les reines tout d'ocre ; les messagères de l'Automne !
Morne saison pour l'Occident Automne, Automne,
S'enfuira le beau temps, Cruel orage grondant !
Grisaille humide, pluies glacées et Nuit règnant,
Dame des songes et des peurs ; son voile noir orné de diamants !
Et pourtant, sombre saison de notre Temps !
Je n'ai de cesse de t'admirer, majesté si belle et si noble !
A l'heure où s'endort le jour, enchantant soleil couchant !
Et au ciel je porterai mon chant, filant par la brise légère,
Il volera vers toi, ô toi frère de coeur, et quand tu le trouveras,
Te touchera l'harmonieuse Automne, si fière déesse altière !