Les portes claquent, craquent, les tambours martèlent,
La machine m'embarque, dans sa valse mortelle !
Le moteur en armes, arrachent sa tonne de ferrailles,
Odieux vacarme : décroche au corps mes entrailles !
Le ciel opaque, bleuâtre dans sa brume qui le blême,
L'herbe en vrac, verdâtre dans son vent qui l'essaime !
La gare complice s'efface en silence, je la hais !
En supplice, je passe, en souffrance, je me tais...
La loco ronronne, les vrombissements s'estompent;
Les wagons bourdonnent, lancinants soupirs de fonte,
Enragée de nuire, son âme esseulée larmoie.
Larmes de cuir : le siège me regarde et s'apitoie...
Une semaine sans or : mélancoliques torpeurs,
Et sans ton regard Trésor : ma force s'évapore...
Une semaine pour te manquer, une vie pour t'oublier,
Las, le train s'est flanqué : mon coeur a déraillé...