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J’avais un chat, ou plutôt une chatte,

Guère très douce de la patte.

Dès qu’on voulait la toucher, c’est sûr,

On avait droit à la morsure.

Pourtant elle appréciait beaucoup

Venir se lover dans mon cou.

Puis elle posait ses griffes acérées

Qu’elle tenait bien serrées

Sur ma tête, alors je grimaçais,

Mais jamais je ne la chassais.

Elle ronronnait de contentement,

Fière de son comportement.

Je me laissais doucement bercer,

Et m’égarais dans mes pensées.

 

Cet état de chose durait depuis douze ans,

Quand survint un mal déplaisant.

Un jour elle se mit à faire du diabète,

On ne s’y attend pas chez une bête.

Alors pendant trois bonnes années,

Aux piqûres elle fut condamnée.

Peu à peu changea son comportement,

Elle venait bien plus rarement

Se nicher dans sa posture favorite,

Et trop souvent prenait la fuite.

Je regrettais alors son doux ronron,

Et ses griffures et ses affronts.

De jour en jour un peu plus elle s’étiolait,

Elle faisait trois pas et s’étalait.

Ce dernier matin elle n’était pas bien,

Et je ne pouvais plus rien

Que la prendre, la serrer sur mon cœur.

Au fond de ses yeux je lisais la peur.

Je lui ai dit quelques mots tout bas,

Elle s’est endormie dans mes bras.

C’était le premier jour du printemps,

Le vingt-et-un mars exactement.

Elle avait seulement quinze ans,

Pour elle s’était bien suffisant.

 

J’ai depuis une autre douce minette,

Qui ne remplace pas ma Pitchounette.

Même si cette gentille Noémie

Est devenue ma meilleure amie.

 

 

 

 

15/04/99 ©sylphide

 

 

 

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