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Catégorie parente: Cercle des poètes inconnus
Catégorie : Prose
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Le bois résonne, appelle la mort,
écorche les flancs poreux du mont.
Roche... mort... Rushmore...
Autel où s'appellent Sacrifice et Vie,
des êtres se meurent pour commémorer les Anciens,
pendant que les esprits hantent le peu d'existence qu'il nous reste.
Sombre héritage que je traine à même le corps
à l'image du bagnard et de son boulet,
bulle de tous les remords et toutes les haines.
Elle n'éclatera que lorsque mon fardeau trouvera sa rédemption,
quand de sa raideur naitra l'explosion du Pardon ;
la peine et la joie se mêleront dans d'amères larmes
de plomb fondu, crouleront sous leur poids et creuseront le sol.
Ma tombe, juste un instant m'aura attendu...
c'est le visage marqué de sillons ardents, que je me laisserai...
...mourir, en paix, aux pieds de mes aïeux.

Le bois résonne, appelle la mort,
aboie sa tristesse au sein de mes tympans.
Hargneuse et vorace, elle m'arrache à mes entrailles,
entaille mes membranes auditives et me laissent
avec pour seul dernier compagnon de route,
le cri d'une sirène, belle et apeurée, strident comme un rasoir.
S'écoulent de mes oreilles des notes venues d'outre-tombe.
Mon duvet s'abreuve de ma propre substance,
des ruisseaux s'écoulent le long de mon corps,
chacun à sa guise peut y épancher sa soif.
Quand la Mort est proche, d'autres doivent tout de même vivre.
Alors c'est de cette plume... peut être l'Unique -
que s'écoule ma dernière goutte de sang...
Une goutte qui perle, et chute dans la mare de mon inconstance.
Vacille et ondule, mon sang est à l'effigie de ma vie :
faibles soubresauts de certitude, dans un lac de léthargie.

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