MA RAISON
Dans la fange du présent
Dans le krach chaotique
Où mon ennui conspué
Avait spéculé
Ma raison est devenue
Ce paradis ressuscité
Minuscule et incompris
Où sous une ombrelle
Dans un été miraculé
J’ai déposé les armes de l’inimitié
Enfouies dans l’idéal de la beauté
Ma raison
Autrefois lieu de perdition
De la démence
Des jours oblitérés
Abrite désormais
Le continent de la gaieté
Où explose
Dans une farce ivre et bucolique
L’ivresse inconnue de ma sobriété
Dans une crise révolutionnaire
Dans laquelle
Le désespoir s’est trop acharné
A vouloir l’éclaircie
Ma raison est étincelante
Comme un soleil de mai
Qui illumine
Comme dans un rêve
Mon destin finalement sauvé
Aux ailes cependant abîmées
Et ma vie devient
Un processus de liberté
Apte à courtiser
Un cœur immense mais aliéné
Et ma raison devient
Cette lueur affolée
Qui séduit pourtant
Une déshéritée
Qui avait osé voyager
Dans l’astronef de ma lucidité