LA CHATTE MORTE
Nu dans un cauchemar
Saisi par l’insomnie
D’une nuit trop noire
Je pleure doucement
Comme ligoté
Par un sanglot étranglé
Et une chatte
A la beauté si féline
S’évapore
Dans un néant insipide
Qui avale d’un trait
Les miasmes éteints de sa tragédie
Libre dans une euthanasie
Délivrée d’une souffrance
Où elle agonisait
Dans son corps
Ravagé par la maladie
Une chatte est morte
Dans un jour sans joie
Et m’accompagnant
D’une musique morbide et ténébreuse
Je lègue à son image
Une caresse infinie
Qui disparaîtra
Lorsque disparaîtra
Mon hommage à sa vie
Rendu rebelle par les années
Devenu fou à force de poésie
J’ai fini de la rencontrer,
Celle qui est partie
Trop vite dans son paradis
Calme absolu de l’oubli
Et je l’entends miauler
Cherchant désespérément
Mon aide dans un répit
Prisonnière de son mal si violent
Et dans une fin
Où elle se décompose
J’y loge
Mes souvenirs et mes regrets
Comme pour rappeler
A sa présence chaude et aimée
Qu’elle a été cinq ans durant
L’assistante de ma discrète liberté
Que j’écrivis
Sous le regard protecteur de son animalité
Une chatte est morte
Et moi , je vis
Comme pour mieux la venger
samedi 20 septembre 2008