Aujourd’hui, je suis triste
Bouleversé et abattu
Par un tourment glacé de janvier
Aujourd’hui, j’ai perdu
Un véritable frère d’armes
Une bête de scène
Que j’ai eue la joie d’admirer
Quand toi Mano
Tu savais interpréter ton solo
Tu es cette déchirure poignante
Cette stridence magnifique
Dans ce combat digne contre la mort
Qui t’a si sauvagement obsédé
Et tu as vaincu, crois-moi
En rebelle convaincu et convaincant
Grâce à la rage sublime
De tes textes ivres d’énergie et de désespoir
Qui m’ont définitivement sauvé, sache-le
Aujourd’hui, je me recueille
Monsieur Mano Solo dort à jamais dans son grand soir
Et dans le profond respect pour sa fin prématurée
Je dis merci à son art vivant
Frère d’armes si proche
Lui à Paris, moi à Roubaix
Quand je décide d’emblée
Qu’il alimente désormais total
En souvenir chaud et vivace
Le sort de mes pensées
Trop froides dans cet hiver qui a mal
Surtout quand soudain
Je m’aperçois que tu es loin
Toi Mano
Qui incarnes si bellement excessif
Cette révolte fière qu’est la vie
Lundi 11 janvier 10