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STALINE RESSUSCITE

 

M’ennuyant dans une assemblée générale du NPA

Contaminée par une apathie sournoise et mielleuse

En proie à un ronflement politique triste et aliénant

Où le rêve n’était même pas permis

 

Je fus surpris dans ce diagnostic

Lourd et oppressant

Par l’attaque frontale dans mon esprit

D’un grand ennemi

Qu’on croyait vaincu

 

C’était Staline ressuscité

Qui en père sécuritaire

Voulait décréter de nouveau ses lois

Dans lesquelles des petits chefs

Confortaient inconsciemment

Les habitudes et les réflexes obsolètes

Des révolutions ratées du vingtième siècle

 

Se sentant fort,

Il s’extirpa de mes pensées

Pour s’incarner en vieux routard

Et en patriarche du trotskisme

 

D’emblée, il imposa sa vision du marxisme

Dans un dogme étroit  qui ne doit pas transiger

 

Travailleuses  , travailleurs

Luttons pour nos revendications

Sociales et économiques

Erigeons l’avant-garde des ouvriers

Avec la pureté de notre théorie

 

Cherchant des ennemis à son discours

Il me pointa du doigt en signifiant

Que j’étais l’ennemi , dangereux idéaliste

Que j’étais le poète illuminé

Qui ne savait faire que rimer

 

Ronflant toujours politiquement

L’assemblée ne réagit pas

Préférant toujours assoupie

Tuer l’imaginaire au nom d’un certain réalisme

Terne et sans vie

 

Je vis donc en elle

Qu’elle bâtissait de fait la victoire de Sarkozy

Et puis les gens ne comprennent rien

On ne fait que cinq pour cent des voix

Donc,  le capitalisme est trop fort

Soupira-t-elle en baissant les bras

Dans un même geste collectif  las et mortifère

 

Puis je m’aperçus dans un délire fataliste

Que ce Staline nouvelle formule

Souriait à notre président

Dans une entente tentaculaire

Au sommet d’une hiérarchie

L’un à droite, l’autre à gauche

Dans la même inertie d’une bureaucratie totalitaire

Qui ne pense qu’à défendre les vestiges

D’un absolutisme autrefois divin

Qui doit continuer à imposer

L’ordre barbare de la société divisée en classes

 

Et c’est donc en artiste dissident et solitaire

Que je décris la contre-attaque d’un empire délétère

 

Et c’est en révolutionnaire averti

Que je veux réveiller

Une assemblée du NPA visiblement endormie

 

Au nom d’une révolution permanente

Et de son big  bang amoureux qui se réinvente sans cesse

 

lundi 7 septembre 2009


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