Où les femmes fumaient, s’habillaient à la garçon
Sortaient du carcan de l’esclavage
Dans un élan de liberté et de sevrage
C’était le balbutiement de l’air industrialisé
Le début de la voiture motorisée
La joie de vivre et les fêtes dans les guinguettes
Sur le bord de Marnes les retrouvailles à la buvette
Les somptueux bals musettes
L’entraînante java, l’enivrant tango
Les amoureux s’éclipsaient dans une silhouette fluette
Les promenades nonchalantes en Torpédo
La mode évoluait dans la légèreté
Les dames bravaient les tabous
Elles tenaient tête et s’émancipaient
Sur les champs élysées se pavanaient avec leur toutou
C’était le temps des chapeaux de paille
La môme Piaf chantait padam bpadam
La jeunesse chahutant les cheveux en bataille
Les mentalités changeaient et prenaient du charme
Pour veiller à la sécurité de cette masse bouillonnante
La légendaire brigade du tigre
Préservait les égarés dans la tourmente
Commissaire Valentin sermonnait les pitres
La bande à Bonnot habile cambrioleur
Détroussait les bourgeois aboyeurs
Le fidèle et courageux cheval détrôné
Par une impétueuse voiture aux allures erronées
Puis arrive la première guerre mondiale
Avec ses tranchées comme des cicatrices souillées
Où règne la souffrance sous la mitraille !
L’emblème de ces soldats était le bleuet
Bernard Perez.