Aujourd’hui homme du monde.
Demain destitué rejeté à la rue.
De sa nouvelle position il en a honte.
Il se renferme et se met hors de vue.
Arpentant du matin au soir les avenues.
Il déambule le regard vide et sans but.
Le regard des gens le dévisage.
Ils sont mêmes indifférents sur son passage.
Le destin sur son calvaire est resté sourd.
Au détour d’un carrefour.
Plein d’humilité il tend la main.
En quête de quelques piécettes ou un bout de pain.
L’hiver transi de froid.
Tu dors dans une station de métro.
De ta solitude tu en es la proie.
Tu attires la curiosité des badauds.
Les associations prennent conscience de ta détresse.
Dégoûté, tu sombres dans l’ivresse.
Cœur brisé en mal d’amour.
Tu ne demandes qu’un peu de compassion et un bonjour.
Pourtant il faudrait peu pour te réinsérer.
Un travail qui redonne la dignité.
Mais souvent rongé par un marasme de misère.
Dans les méandres de la pauvreté tu t’y perds.
La moralité de tout cela.
Homme de quels milieux que tu sois.
Le jour où tu es sur le trottoir plus personne ne te voie.
Alors tu péris seul de faim et de froid.
Soyons humain.
Chassons la misère d’un revers de main.
Prenons conscience que sur terre.
Nous ne faisons qu’une escale entre deux univers.
Bernard Perez.