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Monsieur Jacques Dutronc
J’applaudis à votre retour
Savamment calculé
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Quand aujourd’hui
Après tant d’années
Où vous vous êtes protégé
Dans un silence patient et réservé
Avançant sciemment sans faire de bruit
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Vous faites à votre mode
Votre route 66 des concerts
De concert avec vos 66 ans
Aimant toujours autant parasiter
En anar décontracté
L’univers de la connerie
Dans un cynisme éblouissant
Qui cache mal selon moi
Votre fine émotivité
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C’est ce qui fait votre classe
Ne l’oublions pas
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Surtout quand apparemment à l’écart
Semblant ronronner comme vos chats
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Vous vous autorisez à penser
Et à résister avec le bon vice charmant
De votre personnalité
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Mais moi en tant que poète
Donc proche et lointain
J’admire quand je peux la deviner votre vie
Même quand elle se corse
Et même quand je suis dans l’obligation
Atteint par un esprit toujours aussi taquin
De vous dire solennel
Détaché et serein
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Monsieur Jacques Dutronc
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Vous le provocateur
Vous le blasphémateur
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Ayant été trop subjugué
Dans mon insouciante jeunesse
Par l’humour léger
Du film de Jean-Pierre Mocky
Un drôle de paroissien
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Monsieur Jacques Dutronc
J’ai le regret de vous informer
Que si par hasard , je vous vois dans une église
Ou à Notre Dame de Paris
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Je serai dans l’obligation
En vrai roubaisien pauvre que je suis
De vous fouiller dans un coin
Et de rafler tout votre pognon
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Mais avec le recul
Je sais que vous n’êtes pas un con
Et que vous savez vous venger
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Mais sachez que moi aussi
Je ne suis pas un con
Et que je sais mettre des gants
Me souvenant de certains cactus
Que vous aviez interprétés
D’une si brillante façon
Dans un humour piquant
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Monsieur Jacques Dutronc
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Et si je vous proposais de régler nos comptes
Car vous porterez plainte à votre manière
Et sans nul doute dans une chanson tenue secrète
Avec votre art corrompu par un malicieux vécu
En réunissant nos rêveries loufoques
Au bout d’un comptoir
Dans la fumée hors-la-loi de votre cigare
Pourquoi pas au café de la gare
Près de l’avenue Jean Jaurès
De cette ville à la discrétion sublime
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Vendredi 8 janvier 10
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